LES
JUTEUX
par
MAURICE
GUILLOT
LES
PRESSES
DE
LA
CITÉ
1963
Ce
livre
n'est
pas
un
témoignage,
de
plus
ou
de
moins,
sur
une
campagne
militaire
entre
tant
d'autres,
et
moins
encore
le
roman
des
adjudants.
Mais,
dans
une
fresque
souvent
hallucinante
où
la
haine
et
l'amour,
la
lâcheté
et
l'héroïsme,
la
vénalité
et
la
bêtise
se
superposent
et
se
confondent,
une
peinture
sans
demi-teintes
d'une
armée
en
guerre,
une
condamnation
de
la
violence
et
des
justes
causes.
Devant
la
toile
de
fond
de
la
guerre
d'Indochine,
tout
au
long
d'un
récit
fulgurant
qui
empoigne
d'un
bout
à
l'autre,
l'envers
de
la
médaille
avec
ses
erreurs,
ses
injustices
et
ses
mythes,
est
mis
en
pleine
lumière
sans
la
moindre
précaution.
Manifestement,
Maurice
Guillot
a
écrit
ce
livre
sans
se
soucier
de
savoir
à
qui
il
plairait
et
à
qui
il
ne
plairait
pas.
Mais
au
travers
de
cet
accablant
réquisitoire,
de
ce
jeu
de
massacre
auquel
nulle
statue
ne
résiste,
transparaissent
la
nostalgie
du
bel
idéal
évanoui
et
une
immense
tendresse
pour
l'homme,
de
quelque
côté
qu'il
se
trouve,
qui
aime,
souffre,
s'affronte
et
meurt,
sans
trop
savoir
pourquoi.
Passionnant
autant
que
passionné,
ce
roman
d'aventure
s'apparente,
par
le
rythme,
aux
ouvrages
des
maîtres
américains
du
genre
et
nous
révèle,
selon
l'expression
de
Gaston
Picard,
un
exceptionnel
tempérament
d'écrivain.
Remise
en
mains
propres
à
Bubry
ou
Pontivy
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