Date de commercialisation : mars 2002 / Date de l'essai : mai 2002
En tant que marque "latine" de l'énorme groupe Volkswagen, Seat se doit d'afficher la personnalité la plus sportive de la trilogie Volkswagen-Skoda-Seat. Avec cette Ibiza, Seat entend donc s'approcher un peu plus encore de l'objectif visé, devenir le plus vite possible une sorte d'Alfa Romeo espagnol.
Et comme par hasard, devinez qui est l'auteur des lignes dynamiques de cette Seat Ibiza ? C'est tout simplement Walter de Silva, le "papa" des Alfa Romeo 156, 166 et 147. Il y a pire comme géniteur !
UN DESSIN INSPIRÉ
Bien que sensiblement grandie dans les trois dimensions (+58 mm en longueur, + 77 mm en largeur et + 26 mm en hauteur), cette Seat Ibiza conserve un air de famille avec celle qu'elle remplace. C'est surtout vrai de profil, essentiellement à cause d'une ceinture de caisse particulièrement haute qui, associée ici à des flancs aux rondeurs rassurantes, confère à la voiture une incontestable impression de robustesse.
Ce parti-prix de "rondeur" se retrouve également sur la face avant qui s'inspire très nettement des concept-cars Salsa, Salsa Emocion et Tangon, dessinés eux-aussi par ce cher Walter. Au final, la Seat Ibiza se présente sous la forme d'une dynamique familiale compacte dont la modernité est renforcée par le traitement high-tech de ses optiques avant et arrière.
PAS DE FIORITURES À L'INTÉRIEUR
La Seat Ibiza profite de la majoration de ses dimensions pour offrir un peu plus de place à ses occupants. Les passagers avant disposent de 24 mm supplémentaires en largeur aux coudes, tandis qu'à l'arrière, les occupants de la banquette rabattable 1/3-2/3 se voient offrir 56 mm de plus pour leurs genoux.
Rien à redire sur la position de conduite qui bénéficie d'un siège conducteur réglable en hauteur et d'un volant réglable en hauteur et en profondeur. Le "pilote" fait face à un classique combiné regroupant deux grands cadrans (compteur de vitesse et compte-tours) et deux autres plus petits pour la température d'eau et la jauge à carburant.
Le tout est noyé dans un entourage de plastique gris clair qui englobe également une console centrale légèrement orientée vers le conducteur. Cette console est sans doute la seule fausse note dans un intérieur qui apparaît, par ailleurs, très correctement assemblé. Le plastique qui la compose, très sensible aux rayures, ne laisse pas augurer en effet d'une excellente tenue dans le temps.
UN ÉQUIPEMENT COMPLET
Notre Seat Ibiza d'essai bénéficiait de la finition Sport, la plus huppée disponible sur la nouvelle gamme Ibiza. Ce niveau propose de série :
Et, pour la sécurité :
En basculant le gros logo "S" qui trône au centre du hayon, on a accès à une coffre aux formes régulières d'une contenance de 267 dm3, soit 17 de plus que sur la précédente version. Une fois la banquette rabattue, cette honnête capacité est portée à 1.050 dm3.
MERCI LA BANQUE D'ORGANES !
Synergie de groupe oblige, la Seat Ibiza dissimule sous sa robe latine des dessous très germaniques. Elle emprunte sa plate-forme à la nouvelle Volkswagen Polo qui l'a elle-même chipée à la Skoda Fabia. La Seat s'est réservée cependant le droit de modifier quelque peu le réglage de ses suspensions pour offrir un comportement routier sensiblement plus typé.
La plupart des mécaniques proposées sont déjà bien connues, si ce n'est le nouveau 3 cylindres 1.2 l de 64 ch qui a fait son apparition lors du lancement de la nouvelle mouture de la Polo. On retrouve ainsi un 1.4 16V disponible en deux niveaux de puissance (75 et 100 ch) ainsi que trois Diesel 1.9 l à injection directe. Le premier, dépourvu de turbo, délivre 64 ch. Les deux autres, équipés d'un turbo à géométrie variable et d'injecteurs-pompes délivrent respectivement 100 et 130 ch. Signe des temps, c'est cette dernière motorisation qui constitue (pour le moment ?) l'offre moteur la plus sportive de la gamme.
SOBRE ET PERFORMANTE
Pour faire connaissance avec la Seat Ibiza, notre choix s'est porté sur une version trois portes, finition Sport, équipée du 1.9 TDI de 100 ch.
Hormis sa musicalité rocailleuse, ce moteur n'a que des qualités. Il est bien sûr un peu moins "explosif" que le TDI 130 ch mais il fait preuve de plus de souplesse à bas régime et pousse ensuite très fort de 1.200 à 4.000 r/min.
Il est couplé à une boite mécanique à 5 rapports dont la commande est aussi franche que précise. Les rapports tirent assez long, au plus grand bénéfice de la consommation (4,9 l/100 km en cycle mixte). Le moteur dispose de suffisamment de couple pour n'être absolument pas gêné par l'étagement des rapports. La Seat Ibiza TDI 100 pointe ainsi à près de 190 km/h et couvre le 1.000 m départ/arrêté en 32,6 secondes.
SÛRE, SPORTIVE... MAIS FERME
De tous les produits du groupe Volkswagen, les Seat sont les voitures qui bénéficient des réglages de suspension les plus typés "sport". On ne s'en plaindra pas même si cela se paye par des amortisseurs très fermes qui nuisent quelque peu un peu au confort. La Seat Ibiza percute parfois violemment sur les grosses irrégularités de la chaussée. Attention aux ralentisseurs !
Sur la route, la Seat Ibiza fait preuve de beaucoup d'agilité. Le train avant, servi par une bonne direction à assistance électrohydraulique, est très précis et l'essieu arrière suit fidèlement, n'acceptant de dériver (très légèrement) que sur un lever de pied ou un freinage appuyé en courbe.
Et comme le freinage fait preuve d'un excellent mordant, on peut adopter un rythme de conduite élevé tout en ayant la satisfaction de ne pas voir l'aiguille de la jauge de carburant plonger, à la vitesse grand V, sur le niveau mini. De quoi convaincre ceux qui sont encore réfractaire au Diesel !
D. Allignol