Crise américaine : quel risque pour vous ?

 

ARCHIVE La fameuse crise des subprimes continue de faire trembler la planète. La pratique des crédits à taux variable n'a jamais été autant dénoncée. Aux États-Unis, bien sûr, mais aussi en Espagne ou au Royaume-Uni, des milliers de foyers se trouvent pris au piège. Qu'en est-il en France ? Sommes-nous réellement protégés ?  

 
 

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L’exception française

Ces dernières années, des millions d’Américains, pour la plupart aux revenus modestes, aux profils exclus des crédits classiques, se sont vus proposer des offres alléchantes de crédits à taux bas… mais extrêmement variables ! Une occasion rêvée de devenir propriétaire, mais quand les mensualités sont multipliées par 2 en deux ans, beaucoup ne peuvent plus suivre et leur maison est saisie.

Théoriquement, en France, où les pratiques bancaires sont différentes et la prudence de mise, un tel scénario est peu probable. D’abord parce que les Français épargnent plus, et s’endettent moins : leur taux d’endettement est de 68 %, contre 118 % au Royaume-Uni ou même 185 % aux Pays-Bas ! Ensuite parce qu’en France, les crédits à taux variables « purs » sont rares. « Le système français des crédits fonctionne majoritairement à taux fixe, il n’a pas la même variabilité que le système américain », confirme Alain Montaut, co-associé de David Immobilier.

En outre, les établissements ont mis en place un certain nombre de garde-fous. Ainsi, la plupart des crédits à taux variables sont « capés », c'est-à-dire assortis de conditions précises, fixées dès la signature. La durée du prêt peut s’allonger de plusieurs années, et le taux peut grimper jusqu’à un certain seuil.

Certes, quelques établissements prêteurs ont fait des crédits à taux variable leur spécialité. C’est le cas du Crédit Foncier, du Crédit immobilier de France ou de l’UCB, qui réalisent l’essentiel de leur activité grâce aux taux variables. Mais dans les autres banques, les crédits à taux variables représentent au maximum 10 % des crédits.

 
 
Et pourtant…
Les Français n’échappent pas pour autant au « piège du taux variable ». Selon l’estimation de Christophe Crémer, fondateur et PDG de Meilleurstaux.com, plus de 100 000 contrats seraient concernées par le relèvement des taux.

Il s’agit de foyers qui ont contracté des prêts à taux bas (en général autour de 3 %) il y a trois ans, et ils doivent aujourd’hui faire face à un taux de 5 à 6 %. Conséquence : les emprunteurs voient leurs mensualités augmenter de 10, 15 voire 25 % ! Mais contrairement aux États-Unis, « en France, vous ne trouverez personne dont les mensualités doublent » rassure Christophe Crémer.

De son côté, l’Afub (Association française des usagers des banques) a reçu des centaines de lettres de réclamation, d’indignation et souvent de détresse. En effet, 35 000 ménages rencontreraient de graves difficultés pour rembourser leur prêt à taux variable. Toutefois, tempère Christophe Crémer, « ces prêts ont tout de même permis à beaucoup de personnes de devenir propriétaires, surtout en 2003, 2004 et 2005. Sachant que des prêts classiques ne leur auraient jamais été accordés. »
 
 
Une vigilance accrue
La crise américaine a instauré un climat de méfiance. « Aujourd’hui, les banques doivent payer 0,3 à 0,4 % de plus pour se refinancer. Dans le même temps, le marché de l’immobilier ralentit, comme cela était prévu », explique le fondateur de Meilleurstaux.com. Résultat : la situation pousse les banques à adopter une politique de prêts plus stricte. Aux États-Unis, les établissements prêteurs se contentent souvent d’une libre déclaration des revenus de l’emprunteur, ce qui paraît inimaginable en France.

Dossier précis et compte courant irréprochable sont de rigueur, ainsi qu’un examen pointilleux du patrimoine de l’emprunteur. « Dans la profession, confie Alain Montaut, on constate que nombre de banquiers n’hésitent plus à se déplacer pour évaluer le bien pour lequel ils s’engagent. Ce que je considère plutôt comme une démarche saine ».

Selon Christophe Crémer, « le taux de refus est passé de 3 % à 8 % des dossiers présentés en quelques mois ». Un coup dur pour les candidats au crédit, mais aussi un rempart contre l’endettement abusif.
 

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