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L’exception française
Ces dernières années, des millions d’Américains, pour la plupart aux revenus modestes, aux profils exclus des crédits classiques, se sont vus proposer des offres alléchantes de crédits à taux bas… mais extrêmement variables ! Une occasion rêvée de devenir propriétaire, mais quand les mensualités sont multipliées par 2 en deux ans, beaucoup ne peuvent plus suivre et leur maison est saisie.
Théoriquement, en France, où les pratiques bancaires sont différentes et la prudence de mise, un tel scénario est peu probable. D’abord parce que les Français épargnent plus, et s’endettent moins : leur taux d’endettement est de 68 %, contre 118 % au Royaume-Uni ou même 185 % aux Pays-Bas ! Ensuite parce qu’en France, les crédits à taux variables « purs » sont rares. « Le système français des crédits fonctionne majoritairement à taux fixe, il n’a pas la même variabilité que le système américain », confirme Alain Montaut, co-associé de David Immobilier.
En outre, les établissements ont mis en place un certain nombre de garde-fous. Ainsi, la plupart des crédits à taux variables sont « capés », c'est-à-dire assortis de conditions précises, fixées dès la signature. La durée du prêt peut s’allonger de plusieurs années, et le taux peut grimper jusqu’à un certain seuil.
Certes, quelques établissements prêteurs ont fait des crédits à taux variable leur spécialité. C’est le cas du Crédit Foncier, du Crédit immobilier de France ou de l’UCB, qui réalisent l’essentiel de leur activité grâce aux taux variables. Mais dans les autres banques, les crédits à taux variables représentent au maximum 10 % des crédits.
Nicolas Chalon – Tech & Co