Date de commercialisation : avril 2005 / Date de l'essai : juin 2005
Lancé en 1996, le premier roadster Mercedes SLK a été produit à plus de 308.000 voitures. Nombreux sont donc ceux et celles qui se sont laissé séduire par son toit magique capable de le transformer, en un clin d’œil, d’un confortable coupé en un séduisant roadster. C’est en effet lui qui a relancé la mode du coupé/cabriolet que la Peugeot 206 CC s’est chargée ensuite de démocratiser.
PLUS ÉLÉGANT
Présenté au Salon de Genève 2004, le nouveau Mercedes SLK y a immédiatement fait une forte impression, sans même qu’il soit besoin de lire tout l’argumentaire élaboré par le service marketing de Mercedes, argumentaire dont nous vous livrons ici la phrase qui le résume le mieux : « Le nouveau roadster SLK affirme sa personnalité sportive comme un espresso italien affirme son arôme puissant et stimulant ». C’est beau, non ?
En tous cas, c’est vrai qu’il a une sacré gueule ce roadster qui n’hésite pas à emprunter certains détails stylistiques aux voitures engagés dans les courses de Formule 1, comme l’a fait avant lui le monstre sacré de la marque à l’étoile, la déjà mythique Mercedes SLR de 626 ch conçue par McLaren.
PLUS PUISSANT
A la fin de sa carrière, le premier Mercedes SLK offrait quatre motorisations, deux quatre cylindres à compresseur de 163 et 197 ch, un V6 3.2 l atmosphérique de 218 ch et, réservé à la version AMG, le même V6 dopé par un compresseur qui lui permettait de délivrer 354 ch.
Le « petit » 4 cylindres du nouveau Mercedes SLK 200 Kompressor développe la même puissance que celui de l’ancien Mercedes SLK 200 Kompressor. Les deux moteurs n’ont toutefois rien à voir puisque le moteur de la précédente génération était un 2.0 l alors que celui de la seconde est un 1.8 l très moderne qui, grâce à sa distribution à 4 soupapes par cylindre et à son arbre à cames à calage variable, peut annoncer des consommations en baisse de 8% pour une puissance équivalente.
Le V6 3.2 l a cédé sa place à un nouveau V6 3.5 l de 272 ch (+54 ch) tandis que le V6 à compresseur de la version AMG s’est effacé au profit d’un gros V8 5.5 l atmosphérique de 360 ch (6 ch de plus seulement, mais un gain en couple de 60 Nm) qui rentre au chausse-pieds sous son capot plongeant..
PLUS RIGOUREUX
Pour améliorer un comportement qui manquait un peu de rigueur chez son prédécesseur, le nouveau Mercedes SLK a bénéficié d’une profonde refonte de ses trains roulants.
Il repose sur la plate-forme de la Mercedes Classe C ce qui lui permet, déjà, de troquer l’anachronique boîtier de direction à recirculation de billes du « vieux » Mercedes SLK pour un système à crémaillère. Le train avant à double triangulation a été remplacé par un moderne train à trois bras par roue avec jambes McPherson.
Quant au train arrière multibras, il n’appelait pas la critique sur la précédente version et a donc été reconduit sans changements notables sur la nouvelle. Tout cela se traduit par un empattement majoré de 30 mm, et par des voies avant et arrière élargies respectivement de 38 et de 68 mm. Précisons encore que la voiture a beaucoup progressé en rigidité grâce à l’emploi de matériaux comme de l’acier à haute résistance, de l’aluminium pour la cloison arrière ou encore du magnésium pour la paroi qui sépare le réservoir du coffre. L’emploi de tels matériaux contribue aussi à contenir le poids total, ce qui n’est pas un luxe puisque le Mercedes SLK 350 animé par le V6 3.5 l accuse tout de même 1.465 kg sur la balance.
LA PLUS DÉLURÉE DES MERCEDES
Si le nouveau Mercedes SLK est un peu plus long que l’ancien (+7 cm), plus large (+6,5 cm) et aussi plus haut (+2 cm), son habitabilité ne progresse guère, si ce n’est au niveau de la largeur aux épaules. Le petit roadster de Mercedes reste donc une voiture réservée à deux hédonistes qui ne s’encombrent pas de bagages, bien que le système de pliage du toit ait été réétudié pour offrir un peu plus de place dans le coffre : 300 dm3 avec le toit en place, 208 dm3 lorsqu’il est replié, soit 63 dm3 de plus dans cette configuration qu’avec la version précédente.
A la limite de l’austérité dans le « vieux » SLK, la présentation de l’habitacle est beaucoup plus séduisante, plus classe même, surtout dans notre Mercedes SLK 350 d’essai qui bénéficiait de garnitures intérieures en cuir Nappa brun tabac. Le Mercedes SLK s’autorise même de petites fantaisies, comme les deux gros compteurs à éclairage blanc permanent enchâssés dans des cylindres couleur argent.
Dans l’ancien Mercedes SLK, en fonction de la corpulence et de la taille du conducteur, il était parfois difficile de glisser les jambes sous un volant qui n’était réglable qu’en profondeur. Plus de problème désormais puisque le volant est aussi réglable en hauteur. Du coup, avec l’aide d’un siège conducteur lui aussi ajustable en hauteur, on trouve sans problème une excellente position de conduite. Réminiscence d’un passé pas si lointain chez Mercedes, le diamètre du volant multifonction est assez conséquent ce qui, au final, n’est absolument pas gênant.
UN TOUT NOUVEAU V6
C’est dans le cadre d’un « rallye » organisé par l’Association Française de la Presse Automobile, dont la mise en place fut grandement facilitée par le soutien des offices de tourisme d’Alsace et de Suisse, qu’il nous fut donné l’occasion de prendre le volant d’un Mercedes SLK 350 sur l’une des étapes les plus spectaculaires d’une somptueuse balade. Sous le pied droit, 272 ch pour partir à l’assaut de routes culminant à plus de 2.400 m d’altitude… faut ce qu’il faut !
Le V6 de notre Mercedes SLK est un tout nouveau moteur qui est l’un des plus puissant dans sa catégorie de cylindrée. Comparé au V6 3.2 l du premier Mercedes SLK qui ne possédait que 3 soupapes par cylindre, il dispose de quatre soupapes par cylindre par l’ajout d’une seconde soupape d’échappement. Le simple arbre à came par rangée de cylindre est remplacé par un double arbre à cames qui permet de disposer d’un calage variable à l’admission et à l’échappement.
Ajoutez à cela des conduits d’admission à longueur variable, des collecteurs d’admission variables eux aussi et vous obtenez une spectaculaire augmentation de puissance par rapport au Mercedes SLK 320 : 272 ch à 6.000 contre 218 ch à 5.700 tr/min. Du coup, le Mercedes SLK pousse très fort (0 à 100 km/h en 5,6 secondes seulement), ses montées en régime étant soulignées par les sonorités rauques de l’échappement. Un régal sous les nombreux tunnels qui jalonnaient notre itinéraire d’essai !
Cerise sur le gâteau, équipé de la boîte automatique à 7 rapports disponible en option dont était équipée notre voiture, la consommation moyenne baisse de 8% par rapport au Mercedes SLK 320 à boîte auto 5 rapports.
UN ÉQUIPEMENT COMPLET
Mercedes deviendrait-il généreux ? On peut (presque) le penser en constatant la richesse de l’équipement de notre SLK. Certes la liste des options est encore conséquente mais l’essentiel est « offert » de série. Par rapport au Mercedes SLK 200 Kompressor qui constitue le modèle d’accès, le Mercedes SLK 350 offre quelques petits « plus » spécifiques comme :
L’une des options les plus originales est l’ingénieux système « Airscarf » qui crée une sorte d’écharpe d’air chaud qui enveloppe la nuque le cou et la tête des passagers. Des buses sont aménagées dans les appuis-tête pour diffuser ce flux d’air tempéré qui permet de rouler cheveux au vent même quand la température fraîchit.
UN RÉGAL SUR LA ROUTE
L’ancien Mercedes SLK était loin d’être désagréable à piloter mais le nouveau offre incontestablement un agrément de conduite bien supérieur. Oubliée la direction un peu floue, place à un système qui permet de placer un train avant très directif au millimètre. Le train arrière fait preuve d’une excellente motricité et il faut vraiment souder la pédale d’accélérateur au plancher en sortie de courbe très serrée pour enregistrer une amorce de sur-virage bien vite endiguée d’ailleurs par un ESP qui n’a à intervenir que très rarement, même dans le cadre d’une conduite active. Mais les routes étaient sèches !
Du coup, si la nouvelle Mercedes SLK reste une voiture très agréable et très confortable pour se balader tranquillement le coude à la portière en laissant faire la boîte automatique à 7 rapports, elle peut aussi se muer en une véritable sportive qui, sans prendre de roulis, accepte les changements de cap les plus brutaux sans manifester une quelconque inertie. Reste que la progression des qualités dynamiques, le surcroît de puissance et la plus grande richesse de l’équipement ont fait faire un beau spectaculaire aux tarifs. Mais quand on aime… (air connu !).
TOUTES LES FICHES TECHNIQUES ET COTES DE LA MERCEDES SLK
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D. Allignol