Crise du logement : les Français touchés par la pénurie, la précarité et les prix de l'habitat

 
Un agent immobilier discutant avec une cliente
Un agent immobilier discutant avec une cliente

Pénurie de logements à louer : - 59% en cinq ans, selon la Fnaim. Les loyers flambent, les revenus stagnent... - Photography recep-bg / Getty Images©



La crise du logement s'aggrave en France. Enfants sans abri, jeunes étudiants en camping-car ou fourgon, salariés sans toit, acheteurs sans crédit ou financement : très nombreux sont les Français a être touchés. Location, accès à la propriété, achat immobilier et vente immobilière : la situation est difficile pour beaucoup de citoyens.


Crise du logement : les solutions urgentes pour éviter le pire, selon la Fnaim

La "bombe sociale de demain", prédite par l'ex-ministre du Logement Olivier Klein, semble avoir déjà éclaté, selon les experts de l'immobilier, englobant agences, promoteurs et bailleurs. La crise du logement, mise en lumière par la Fondation Abbé Pierre, défenseur de longue date contre la précarité et le mal-logement, a atteint des proportions alarmantes. En 2022, la France comptait déjà 330 000 personnes sans domicile, soit le double de 2012. Un constat poignant, souligné par Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), qui insiste sur le paradoxe inquiétant de la crise du logement : 30% de ces sans-abris ont pourtant un emploi. Pourtant, tout le monde s’accorde à dire qu’être logé, avoir un toit et un espace décent est un droit. Le gouvernement et les acteurs de l’immobilier en France cherchent donc des solutions.

Location et achat : la hausse des taux d'intérêt affecte les Français dans leur recherche immobilière

La crise du logement qui sévit actuellement en France est d'une ampleur sans précédent. Elle est marquée par des indicateurs alarmants et perceptibles chez les Français, comme l'affirme Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement (CNL), la principale organisation représentative des locataires. Cette crise touche toutes les strates de la société, des étudiants aux salariés, en passant par les locataires et même les propriétaires. Le déclencheur majeur de cette crise réside dans la remontée abrupte des taux directeurs des banques centrales en 2022, une mesure destinée à contenir l'inflation. Cette action a déclenché une réaction en chaîne, provoquant une augmentation des taux immobiliers et incitant les banques à restreindre l'accès au crédit. La crise du logement impose un défi majeur nécessitant une réponse immédiate.

Le déséquilibre entre l'offre et la demande de logements sociaux atteint un niveau critique

Les récentes augmentations ont exacerbé les problèmes préexistants, notamment le déclin persistant de la production de logements sociaux (type HLM) depuis 2018. Cette tendance inquiétante, révélant une crise immobilière sévère, résulte d'une triple pression, combinant la diminution des subventions, la hausse des coûts de construction et les prélèvements de l'État sur les bailleurs. Selon l'Union sociale pour l'habitat (USH), organisme représentant les bailleurs sociaux, les autorisations de logements sociaux devraient chuter à 82 000 en 2023, atteignant ainsi le "pire niveau depuis 2005", bien en deçà des 198 000 nécessaires annuellement. En parallèle, les demandes de logements locatifs atteignent un record alarmant de 2,6 millions, soulignant l'ampleur de la crise du logement actuelle.

Immobilier : le crédit se raréfie, les prix s'envolent, les acheteurs renoncent

Du côté des acheteurs, la situation s'assombrit davantage et la crise du logement se manifeste encore plus. "La situation n'était pas formidable avant, mais les Français avaient au moins accès au crédit à des taux très avantageux", souligne Thomas Lefebvre, directeur scientifique de SeLoger. Cependant, depuis janvier 2022, leur capacité d'emprunt a chuté de 25%, tandis que les prix des biens demeurent à des niveaux exorbitants, alerte la Fnaim. Cette dernière signale une dégringolade spectaculaire de 22% des ventes dans l'immobilier ancien en 2023, marquant la "plus forte baisse annuelle depuis plus de 50 ans". La conjonction de ces facteurs amplifie la crise du logement, compliquant l'accès à la propriété pour de nombreux Français. Résultat : beaucoup de biens immobiliers à vendre sont proposés aux heureux acheteurs qui ont les capacités financières d’investir ou d’obtenir un crédit.

Accès à la propriété : pourquoi de plus en plus de ménages restent locataires

La difficulté d'accès à la propriété pousse de nombreux ménages à rester locataires, exacerbant ainsi la crise du logement. La Fnaim rappelle qu'en cinq ans, l'offre locative a diminué de manière drastique, de 59%, tandis que les loyers connaissent une augmentation bien plus rapide que les revenus. La construction, déjà en berne, a connu une chute vertigineuse de 23,7% en 2023 par rapport à l'année précédente. Dans ce contexte morose, les critiques fusent en raison de l'absence de mesures régulatrices de l'État et de l'absence d'un ministre dédié au logement. Ces lacunes contribuent à aggraver la crise, laissant de nombreux citoyens dans l'incertitude quant à leur accès à un logement décent.

Achat et vente : pourquoi le marché immo souffre du manque de soutien de l'État

Eddie Jacquemart dénonce vigoureusement le décalage du gouvernement face à l'évolution de la crise du logement. Il souligne que contrairement aux crises antérieures, l'État n'a pas pris de "mesure générale de soutien à l'accession à la propriété ou à l'investissement locatif particulier". Cette analyse est corroborée par le centre de réflexion Terra Nova dans un rapport publié récemment. La PDG de Nexity, Véronique Bédague, exprime également ses préoccupations en déplorant que "dans la sphère publique, l'idée persiste que nous n'avons pas besoin de logements, malgré les projections démographiques, le nombre de logements vacants et les résidences secondaires", comme indiqué dans Le Monde. Cette absence de mesures concrètes aggrave la crise de l'achat-vente, laissant le marché immobilier en proie à des difficultés persistantes.

Le gouvernement annonce un plan de relance de l’habitat face à la rigueur budgétaire

En 2023, la politique gouvernementale a été marquée par la rigueur budgétaire, constate avec regret Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Cependant, aucune mesure régulatrice visant à encadrer le marché immobilier et à lutter contre la crise du logement, telle que l'encadrement des loyers, du foncier et des meublés touristiques, n'a été adoptée. Face à cette carence, le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé mardi un "choc d'offre" visant à "déverrouiller" le secteur immobilier, avec pour objectif la création de 30 000 nouveaux logements dans les trois prochaines années. La semaine dernière, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a également exprimé la volonté de "construire rapidement", en simplifiant les règles, en accordant des dérogations et en soutenant le secteur du bâtiment, assurant que cela serait plus efficace. Ces initiatives sont perçues comme des réponses gouvernementales à la crise du logement persistante. Et les logements des villes moyennes attirent de fait davantage les locataires et acquéreurs en raison de prix plus raisonnables.


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Avec ETX / DailyUp

 

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